ADAPTER LA BALADE A SON CHIEN

Il est désormais reconnu que combler les besoins fondamentaux est une nécessité pour le bien-être et l’épanouissement du chien. Mais quels sont exactement ces besoins fondamentaux ? 

La pyramide de Maslow

La pyramide de Maslow est une vision hiérarchisée des besoins d’un individu sur le long terme. En revanche, à un instant T, cette hiérarchie n’est pas absolue : il n’est pas nécessaire d’avoir mangé pour avoir besoin de contacts sociaux.

  • Les besoins physiologiques liés à la survie de l’individu (boire, manger, faire ses besoins, dormir) représentent la base de la pyramide. 
  • Le deuxième palier correspond au besoin de sécurité (lieu de vie stable, prévisible et sans stress physique ou psychologique). 
  • Viennent ensuite les besoins sociaux, correspondant aux interactions avec les chiens et les humains, et la possibilité de développer de la communication avec eux. 
  • Le besoin d’estime correspond au 4e palier. Le chien doit pouvoir s’épanouir dans une relation sociale saine, dans la confiance et sans contrainte.
  • Enfin, le dernier palier est le besoin d’activité et d’accomplissement. Pour cela, le chien a besoin de se promener. Bien souvent, la balade permet de combler, entre autres, le besoin exploratoire mais également social, qui se comble avec des interactions longues, régulières et de qualité avec leurs congénères. Il est donc primordial pour le bien-être du chien de lui offrir quotidiennement des promenades de qualité.

Qu’est-ce qu’une bonne balade ?

Lorsque les gens apprennent que j’ai un husky et un berger australien, j’ai très souvent cette réaction : “Oh lala, vous devez être très sportive !”. Malheureusement, sur ce point, mon corps me trahit : non, je ne suis pas sportive. Et mes chiens non plus. Et non, ils ne sont pas vieux, et je ne suis pas “chanceuse”. En revanche, je pense ma balade afin qu’elle soit la plus bénéfique possible pour mon chien, et leur quotidien ne rime pas avec excitation. 

Mais du coup, qu’est-ce qu’une bonne balade ? Selon moi, la balade devrait être un moment relativement calme, permettant olfaction, observation, exploration, réflexion et détente. Si la balade n’est que courses frénétiques et excitation, il y a peut-être un déséquilibre quelque part. Combler ce besoin est une base indispensable pour entamer tout travail avec son chien, afin que celui-ci soit capable de progresser sur ses difficultés. 

Une fois cette base respectée et le chien suffisamment promené, la promenade peut avoir une autre utilité : celle de le faire progresser sur certains comportements. Pour cela, il est primordial de savoir s’adapter à la situation, mais également à son chien : pour une même problématique, il ne faudra pas travailler de la même façon avec un individu ou un autre. De plus, pour un même individu, en fonction du contexte, l’accompagnement pourra être différent. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel bienveillant (envers le chien et envers vous) qui pourra vous aider.

S’adapter au moment de la journée et à la semaine, et au comportement sur le moment

Il est important de prendre en compte l’intégration de la balade dans notre quotidien. Après une longue journée d’absence ou une semaine sans côtoyer de chiens, je ne pourrai pas demander des efforts sur les croisements à Togo, qui a très envie de voir ses congénères. Je préfère donc le promener dans un coin tranquille dans ces moments-là afin de travailler par la suite dans les meilleures conditions

De même, il arrive que la promenade ne se passe pas comme nous l’aurions souhaité : plus ou moins de croisements, plus de gibier, chien plus excité ou énervé que d’habitude… Je prévois parfois d’emmener togo voir les chevaux, seulement en fonction de son état émotionnel ce jour-là, je fais parfois machine arrière. Il ne me paraît pas judicieux de lui demander des efforts s’il n’est pas en pleine possession de ses moyens, et cela risquerait d’être contre productif. Ma gestion de longe variera également en fonction de lui : parfois, il aura besoin de bouger afin de se détendre, parfois à l’inverse je devrai le freiner un petit peu voire même faire une pause dans la promenade.

S’adapter à la difficulté de la balade

Prendre en compte la difficulté de la balade pour notre chien est également un facteur important pour que le travail mis en place soit efficace. Lorsque Togo est arrivé à la maison, il avait du mal à croiser quoi que ce soit. Par conséquent, je le promenais dans des lieux sans croisements la plupart du temps. En revanche, lorsque nous allions travailler les croisements, je choisissais le lieu : pas trop de monde et un peu de distance. Je prévoyais également des moments un peu à l’écart pour souffler, et raccourcissais un peu la promenade afin de ne pas le saturer. Sans ces précautions, Togo finissait par décharger énormément, ou n’arrivait plus à se poser une fois de retour à la maison. En travaillant ainsi, à son rythme, nous arrivons désormais à nous promener en ville et à croiser sans souci. 

Prendre le temps de s’arrêter

Bien souvent, balade rime avec kilomètres. Or, il n’est pas nécessaire de faire un semi-marathon pour que notre chien soit suffisamment promené. On observe d’ailleurs fréquemment des chiens peu à l’aise avoir des inquiétudes sur l’environnement ou les croisements dès lors que vous arrêtez de marcher, mais pourquoi ? Ce sont souvent des chiens concentrés dans leurs odeurs, ou qui avancent rapidement, sans prendre le temps d’observer leur environnement. S’arrêter dans un environnement non stressant prend alors tout son sens : le chien peut alors prendre le temps d’analyser et de faire le lien entre ce qu’il entend, voit et sent. Avec mes chiens, je fais régulièrement des pauses afin d’observer le monde qui nous entoure. Le statique peut permettre à mes chiens de se calmer émotionnellement avant de reprendre la balade. Cela leur est bénéfique car je les ai guidé vers ce comportement. Si je n’avais pas développé cette compétence, je risquerais de les faire “monter” en frustration en leur proposant ces pauses. Le statique est, à mon sens, une compétence qu’il est nécessaire de travailler, car le chien est amené à vivre des périodes de statique en balade lorsque nous croisons certaines choses, lorsque nous rencontrons un ami avec qui nous discutons, en attendant le bus, avant de traverser la route, au restaurant etc… Comme pour le reste, il est important d’y aller progressivement dans cet apprentissage et de ne pas commencer par une heure de statique sur la place du marché le dimanche matin ! 

S’adapter à nous

Nous avons donc abordé le côté canin, mais, dans notre société, le chien ne va pas sans l’Homme. Le chien est une éponge émotionnelle, c’est pourquoi notre état d’esprit lors de la balade est important, car il va influencer le comportement de notre ami à quatre pattes. Si je ne suis pas dans de bonnes dispositions, je préfère faire une balade de détente dans un lieu facile pour mes chiens et moi-même et les promener séparément dans le but de ne pas perdre patience, me fâcher, baisser les bras ou favoriser des échecs en raison de mon propre état émotionnel. Si la balade est primordiale pour nos chiens, elle doit également être un moment de détente et de complicité pour eux et nous : autant allier l’utile à l’agréable !

 En parallèle de ces balades de “travail”, je propose également quotidiennement des promenades “détente”, avec ou sans copains chiens, durant lesquelles je ne demande rien à mes chiens. Nos chiens, comme nous, ont besoin de souffler !

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