Un chien sous le sapin ?

A l’approche des fêtes, chacun cherche des idées de cadeaux pour ses proches. Parfois, ce sera un joli pull, une activité à faire en solo ou en groupe… et parfois, ce sera un animal. Or, accueillir un animal dans sa vie et son quotidien ne devrait pas être un « caprice » ou une envie soudaine suite à un coup de cœur, mais bien un acte mûrement réfléchi après avoir étudié tous les aspects de la vie avec un chien. Que l’on ne s’y trompe pas, il est possible d’offrir à un proche qui le souhaite profondément un animal, mais à certaines conditions selon moi.

On voit parfois des vidéos de personnes (adultes ou enfants) découvrant avec émotion leur cadeau de Noël : un mignon petit chiot, dans une belle boîte sous le sapin. Personnellement, ces vidéos me dérangent profondément, et ce pour plusieurs raisons :

Une première rencontre stressante

Premièrement, l’animal peut ressentir un stress énorme. En effet, arraché à l’environnement dans lequel il a évolué et dans lequel il se sent en sécurité, il est attrapé par des mains inconnues qui le portent, le caressent, lui mettent un collier, une laisse. Il ne connaît parfois même pas ces objets. Vient le trajet en voiture, puis l’arrivée dans un nouvel environnement. En temps normal, il prendrait le temps de s’acclimater et d’explorer ce nouveau lieu, à son rythme. Seulement, ce n’est pas possible : aujourd’hui, c’est Noël ! Et ce petit animal si mignon doit aller sous le sapin. On le met donc dans une boîte. Autour de lui, il y a de l’agitation, mais lui ne sait pas ce qu’il se passe, et il ne peut pas s’enfuir s’il a peur. Quand vient son tour d’être déballé, il est à nouveau porté par des bras inconnus, par une personne pleurant, et parfois criant, d’émotion. Tout le monde vient le caresser, on le serre dans les bras, on l’embrasse et on pleure contre lui. Ce n’est plus à démontrer, l’odorat et la sensibilité des chiens sont exceptionnels. Le chiot, dans cette situation, doit encaisser une quantité folle d’émotions humaines, qu’il n’est pas en mesure d’appréhender, surtout à son âge.

Un choix personnel

Second point : le chien en question n’est souvent pas choisi par la personne à qui on l’offre : elle n’a parfois même pas choisi la race, voire n’a pas choisi de prendre un chien. Chaque chien a des besoins différents, et en fonction de nombreux paramètres (tant individuels que génétiques et environnementaux), ces besoins évoluent. Chacun a ses préférences concernant le tempérament, les races ou types de chiens, et deux personnes, même très proches, ne choisiront pas forcément la même race ou le même chiot au sein d’une même portée. De même, un chiot pourra parfaitement convenir à une personne, mais ne conviendra pas du tout au cadre de vie d’une autre. C’est pourquoi il est à mon sens important de vérifier que la personne en question souhaite réellement un chien et de s’assurer qu’elle a conscience de l’engagement qu’elle prend.

Un choix réfléchi

Autre point sur lequel je souhaite attirer votre attention : il arrive que nous idéalisions la vie avec un chien, et dans ce cas, nous ne voyons pas forcément les difficultés logistiques que cela peut représenter. Par exemple, il peut arriver qu’un chiot soit offert aux enfants par leurs parents. Voulant leur faire plaisir, ces derniers leur offriront cette adorable boule de poils. Seulement, ce petit chiot va grandir. Il faudra apprendre aux enfants à le respecter et en parallèle prendre le temps d’éduquer le chiot, quelle que soit sa race/sa taille ou son âge. Il faudra le promener quotidiennement, et donc trouver suffisamment de temps dans le planning des parents pour le sortir. En effet, selon moi la balade doit être encadrée par un adulte : il est primordial que les interactions entre chiens et enfants soient surveillées afin d’éviter tout accident de morsure. De même, le chien peut tirer trop fort pour un enfant.

Bien sûr, il arrive que la décision de demander un chiot pour Noël soit mûrement réfléchie et souhaitée par la personne « recevant » le chiot. Dans ce cas, afin d’éviter tout stress supplémentaire et laisser le libre choix à la personne souhaitant accueillir le chiot, il est à mon sens préférable de placer sous le sapin, au lieu d’un être vivant, un petit carton, expliquant que vous offrez à la personne l’animal de son choix. Elle pourra ainsi choisir sa « provenance » et l’individu qui lui correspond. J’ai moi-même reçu un « bon pour un chiot » à Noël avant d’accueillir Neska, car cela me permettait d’avoir une aide financière pour l’adoption de mon chiot : il ne s’agissait pas d’une surprise, la décision de prendre un chien était la mienne, mûrement réfléchie, et j’ai personnellement choisi la race, l’élevage et le chiot qui m’accompagnerait pour les quinze années à venir.

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